Si la pensée est créatrice, le logos l’est plus encore puisqu’il incarne la pensée dans la matière. Et si chaque son est vibration, il est donc logique de comprendre que chaque mot prononcé possède également sa propre vibration. Cette vibration est le résultat de millénaires d’évolution débutants par les tous premiers balbutiements jusqu’aux mots que nous connaissons et utilisons aujourd’hui. Les mots ont donc acquis un sens – ou définition – qui résulte d’association d’idées. Si je vous dis que l’herbe est verte, vous admettrez que c’est vrai parce que tout le monde a adopté cette "évidence" comme étant l’unique référence, dans toutes les cultures et dans toutes les langues.
Il en est de même pour tous les sujets et tous les objets, une référence unique a été créée et adoptée pour les nommer : le ciel est bleu, la mer est composée d’eau, le feu brûle, etc. De même, il est admis par tout un chacun que pour être boulanger, il faut faire du pain et pour être chirurgien, il faut opérer des corps. Il est effectivement facile – à travers ces deux exemples – de faire le lien entre la personne et son métier/sa fonction puisqu’un résultat tangible est vérifiable parce que quantifiable dans la matière. Là où ça se complique, c’est lorsque l’on tente de déterminer un métier/une fonction qui touche au non-manifesté, à l’invisible. Je parle ici des chamanes, des guérisseurs, des magnétiseurs, des médiums et autres rebouteux bref, de tous ces métiers/fonctions qui ne sont pas validés par un diplôme d’état et dont les résultats visibles dans la matière dépendent essentiellement – mais pas que – de la subjectivé de la personne bénéficiant de l’accompagnement. Car si une amélioration de l’état du "client" voire une guérison est physiquement observable dans la plupart des cas, il est important de rappeler que le changement n’est pas uniquement du fait du chamane ou du guérisseur, mais bel et bien du guérisseur intérieur que j’aime à nommer l’intelligence du corps. Dans les domaines du développement personnel et de la "spiritualité", je lis de plus en plus de textes où les mots chamane et guérisseur intérieur sont synonymes et par conséquent interchangeables à l’envi. Illusion quand tu nous tiens… Le guérisseur intérieur n’a rien d’exceptionnel en soi. Tout être vivant, quelle que soit sa forme, possède son propre guérisseur intérieur : animal, végétal, minéral. Et pour permettre à ce guérisseur intérieur de remplir son œuvre, aucune espèce vivante – en-dehors de l’espèce humaine – ne fait rien. Absolument rien ! Observez un animal sauvage blessé ou un arbre malade. Il accueille la blessure ou la maladie sans se poser la moindre question et laisse le processus de vie ou de mort agir. Naturellement. Sans interférer. Seul l’humain pense qu’il doit combattre ce qu’il considère comme "mal". La blessure, c’est "mal". La maladie, c’est "mal". La mort, c’est "mal". La part d’ombre, c’est "mal". L’occulte – dans son sens signifiant "ce qui est caché" – c’est "mal". Etc. Alors l’humain, dans son besoin de tout contrôler et de (se) purifier, va interférer dans le processus naturel, ignorant par là-même qu’il va CONTRE la Vie plutôt que de l’accompagner. Paradoxe schizophrénique propre à notre espèce, nous mangeons des aliments appauvris, frelatés, toxiques pour notre organisme puis nous allons prendre des médicaments chimiques qui ne traitent que les effets et non la cause. De même, nous adoptons pour vrai un système de croyances incohérent et nous abrutissons par un déferlement d’images et d’informations toxiques puis nous allons tenter de nous alléger le cerveau en apprenant la méditation transcendantale ou en tentant de devenir chamane parce qu’on a lu quelque part que le chamane = le guérisseur intérieur. Et pourtant… Si le guérisseur intérieur est commun à toutes les espèces vivantes, ce n’est pas le cas du chamane. Être chamane est propre à l’espèce humaine. Être chamane est une fonction. Être mère ou père est également une fonction. Être boulanger ou chirurgien ou mathématicien ou sportif de haut niveau est une fonction. Parce que nous sommes tous humains, nous avons en commun et possédons en nous les aptitudes pour devenir mère ou père, boulanger, chirurgien, mathématicien, sportif de haut niveau… et chamane ! Mais nous ne développons pas tous telle ou telle capacité. Je sais faire du pain, mais je ne suis pas pour autant boulangère. J’ai quelques connaissances en anatomie, mais je ne suis pas pour autant chirurgienne. Je sais faire des calculs de tête, mais je ne suis pas pour autant mathématicienne. Je sais courir sur 100 mètres, mais je ne suis pas pour autant sportive de haut niveau. La toute puissance illusoire de votre intention ne fera pas de vous un architecte sur un simple coup de baguette magique ou parce que vous éprouvez de l’intérêt pour l’architecture. De même, vous ne serez pas chamane après avoir suivi un stage au cours duquel vous aurez appris que votre animal totem est une fourmi à huit pattes portant des bottes jaunes ou un aigle royal devenu vegan parce qu’il milite pour défendre la cause animale. Je suis née chamane et il m’a fallu de nombreuses années pour explorer, comprendre, travailler et utiliser cette compétence. Et au fil des années qu’il me reste à vivre, cette compétence ne cessera jamais de se développer puisque rien n’est figé et que tout est amené à évoluer. Encore et encore. Je me fends alors d’un conseil et vous en ferez ce que bon vous semble : si vous souhaitez réellement être en paix et trouver le bonheur, si vous désirez vraiment que votre guérisseur intérieur soit pleinement actif, cessez donc d’interférer en cherchant à devenir ce que vous n’êtes pas destiné à devenir et avant de prétendre guérir les autres, commencez donc par vous guérir vous-même. Parce que ça, aucun chamane ne pourra jamais le faire à votre place. Parce que ça, c’est le boulot de votre guérisseur intérieur.
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Non ! Je ne tire pas à boulets rouges sur les adeptes du New Age, mais je déplore par contre les dérives véhiculées par cette secte/religion ainsi que les dégâts psychologiques dont sont victimes un grand nombre de personnes en quête d’une meilleure qualité de vie.
Car ce dont les adeptes du New Age n’ont pas conscience, c’est qu’ils ne s’engagent pas dans une voie spirituelle parce qu’ils se sentent intimement attirés par la quête de sens. Ils abordent plutôt la spiritualité comme un refuge dans lequel ils s’imaginent que tous leurs maux et mal-être pourraient être magiquement guéris. Mais parce que le travail de base n’a pas été effectué – travail permettant un réel apprentissage et une réelle connaissance de soi – la prise de conscience amenant à l’éveil est tronquée et une nouvelle illusion est donc nourrie, une illusion dont les racines sont identiques à l’illusion originelle que ces personnes rejettent. Ces disciples deviennent alors les proies de manipulateurs soi-disant bien intentionnés qui leur font prendre des vessies pour des lanternes. Il y a donc répétition, purement et simplement, de l’idéologie propre aux religions monothéistes et dans nos contrées occidentales, l’argent des fidèles ne remplit plus les caisses de l’Église chrétienne, mais bel et bien les poches des gurus autoproclamés qui ne sont maîtres que dans l’art et la manière de plumer et d’abuser de la crédulité des personnes en souffrance. Les mots et les traditions sont de plus en plus appropriés et détournés et tout est aujourd’hui prétexte aux délires les plus extrêmes. Un exemple parmi tant d’autres : aujourd’hui, on ne se dit plus thérapeute, on se dit systématiquement chamane sans même avoir fait l’expérience intime de ce qu’est le chamanisme et de sa pratique. Aujourd’hui, on se dit chamane celte plutôt que de se dire druide, on se dit chamane lakota plutôt que de se dire medecine man, on se dit chamane shuar plutôt que de se dire uwishin, etc. On s’invente des origines hypothétiquement mongoles ou sibériennes parce que l’on a vaguement entendu dire que le mot « chaman » était originaire de la langue Toungouse et que les Toungouses n’ont jamais vécu sous les tropiques ni même en Europe de l’Ouest. Alors... Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous prônez l’amour toujours. Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous jouez du tambour. Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous faites des fumigations à la sauge. Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous parlez aux arbres et aux animaux. Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous fumez le pétard et que vous êtes cool. Bien évidemment, pointer les abus des abuseurs, dénoncer les mensonges des menteurs, montrer les illusions des illusionnistes, c’est les inscrire en faux et faire vaciller le fragile équilibre auquel ils s’accrochent, désespérés qu’ils sont de ne pas être connus ou reconnus dans un rôle et une responsabilité dont ils ignorent tout. Être chamane, ce n’est pas surfer sur la vague New Age qui sévit depuis la fin des années 60 et qui ne cesse d’enfler depuis. Si vous êtes un jour amené à fouler la voie du chamanisme – pour de vrai ! – sachez qu’il vous faudra d’abord apprendre à vous guérir vous-même avant de prétendre être acteur dans la guérison des autres. Souvenez-vous d’ailleurs que vous ne possédez pas le pouvoir de guérir les autres et qu’il appartient à chacun de se guérir soi-même. La voie du chamanisme est une voie de force intérieure, une voie plutôt orientée Feu et Terre, le Feu pour transmuter, la Terre pour expérimenter l’incarnation et y insuffler le changement nécessaire à l’évolution. La voie du chamanisme est une voie qui brise la barrière mentale émotionnelle si chère aux Occidentaux, cette barrière mentale émotionnelle régie essentiellement par les éléments Air et Eau. Quelle que soit la voie spirituelle qui vous attire, cheminez-y donc en toute conscience et y cheminer en toute conscience implique de ne pas nommer chamanisme ce qui n’en est pas ! Peut-être êtes-vous attiré par l’animisme, le néo-chamanisme, le néo-paganisme ou la Wicca ou que sais-je encore. Souvenez-vous qu’il existe de nombreuses pratiques spirituelles, qu’aucune d’entre elles n’est meilleure ou supérieure à une autre et souvenez-vous surtout que toutes ces pratiques ne sont pas systématiquement apparentées au chamanisme en tant que tel. Chacun d’entre nous possède une richesse qui lui est propre et chacun d’entre nous a un rôle à jouer dans l’expérience de son incarnation. Mais si nous voulons réellement que le monde change, il est indispensable que chacun commence par cesser de se mentir à lui-même et par conséquent de mentir aux autres. Nous sommes ici pour vivre une expérience incarnée et il est donc indispensable de confronter nos illusions à la structure de la matière, c'est la condition sine qua non pour réellement s'unifier intérieurement plutôt que d'entretenir la séparation en nous et avec notre environnement. Si les émotions font partie intégrante de l’expérience d’incarnation et qu’il est par conséquent vain de tenter d’en faire abstraction, si les émotions colorent la vie et nous font vibrer, il est d’autres énergies, plus subtiles, qui nous font vibrer plus encore.
Les émotions sont animées par d’intenses énergies qu’aucun mental conscient, aussi puissant soit-il, n’est capable de contenir. À court, moyen ou long terme et en fonction de l’expérience de chacun, toute répression émotionnelle se soldera inévitablement par un pétage de plomb dirigé soit intérieurement et se traduisant par la manifestation d’une maladie (mentale ou physique) soit extérieurement et pouvant mettre à mal votre relation au monde. Il est donc sain d’exprimer ses émotions afin d’éviter que celles-ci ne s’accumulent et n’épaississent plus encore la barrière mentale-émotionnelle, car c’est l’épaississement de cette barrière qui est à l’origine des interprétations fantasques que la plupart d'entre nous a de la Réalité. Une émotion ne se contrôle pas. Une émotion ne se maîtrise pas. Une émotion se guide. Ceci est la première et indispensable étape si vous souhaitez que vos rituels gagnent en puissance et en efficacité. Si vous cheminez en conscience sur une voie spirituelle et que cette voie vous fait vous intéresser aux pratiques ésotériques, peut-être aurez-vous surfé sur le NET et aurez-vous trouvé mille et un conseils sur la meilleure technique chamanique ou sorcière qu’il vous faudra acquérir pour devenir un maître en la matière. J’ai lu et lis encore que cette soi-disant meilleure technique consiste à charger votre rituel de toute l’émotion que vous contenez en vous. Sachez alors que cette technique ne sert qu’à vous libérer de votre trop-plein émotionnel. C’est en soi une bonne chose, mais une chose insuffisante pour que votre rituel soit réellement puissant et efficace. C’est également pour cette raison que vous avez besoin de répéter régulièrement votre rituel. La répétition est une façon de vous reprogrammer et la reprogrammation est une erreur fondamentale qui vous fait croire que vous avez besoin de devenir quelqu'un que vous n'êtes pas. Par conséquent, toute répétition de rituel vous fera stagner à la première étape pour une durée dont nul ne peut présager la longueur et cette stagnation générera en vous toujours plus d'émotions qui, plutôt que de vous élever, vous maintiendront dans la croyance que vous êtes incapable de créer votre réalité et d'accéder au Bonheur auquel vous avez légitimement droit. Puis un jour, vous sentez que le moment est venu de progresser. Progresser est dans le cours des choses, cela fait partie de l’évolution et si vous acceptez de suivre le mouvement naturel de la vie qui est de vous faire croître, si vous balancez par dessus bord toutes les vieilles croyances auxquelles vous avez cru et qui sont encore inconsciemment véhiculées par la masse, vous grandissez alors vers la conscience (dans le sens ressenti et non intellectuel du terme) que vous possédez la puissance créatrice dont vous avez très probablement souvent entendu parler, mais sans jamais l’avoir réellement expérimentée. Vous abordez là la seconde étape du processus qui est de contacter l’énergie au-delà de l’émotion et par conséquent au-delà du mental conscient, dans un lieu où la dualité ne divise plus, mais se complète dans un but unique : servir la puissance et l’efficacité du rituel. Contacter cette énergie au-delà de l'émotion n'a rien à voir avec ce que l’on nomme couramment méditation et dont le but est d'annihiler l’ego. Car même s'il n'est pas celui qui dirige, votre ego a un rôle à jouer dans la pratique ésotérique et dans toute autre démarche spirituelle. Contacter cette énergie au-delà de l'émotion consiste à traverser la barrière mentale-émotionnelle tout en vous servant de l’énergie qu’elle génère pour vous focaliser sur l’intention de votre rituel. Ici, la quantité n’est pas synonyme de qualité et par conséquent, plus la barrière mentale-émotionnelle est mince, plus elle est puissante et affûtée comme le serait la pointe d’une flèche. Dans ce cas, vous comprenez donc qu'il est totalement inutile de répéter votre rituel, une unique flèche bien aiguisée suffit à atteindre le centre de la cible. La culture moderne occidentale est différente de la culture traditionnelle orientale et c’est probablement la raison de nombreux malentendus lorsque l’on aborde la question de la possession dans les pratiques chamaniques de Sibérie et d’Asie.
Lorsque je m’adresse à des Occidentaux et que j’essaie de leur expliquer le contexte de la transe chamanique au cours de laquelle le chamane est possédé par des Esprits, j’utilise systématiquement le mot incorporation plutôt que celui de possession. Incorporer est tout de suite moins effrayant pour eux parce que dans leur subconscient, ce mot est associé à un acte dans lequel ils conservent le contrôle tandis qu’être possédé est associé à un acte subi. Un Occidental ne peut pas imaginer être possédé et garder le contrôle en même temps, car comme nous l’observons tous les jours, l’Occidental a besoin de croire qu’il est le seul ayant le contrôle sur sa vie. Le mot possession est donc compris dans le sens judéo-chrétien du terme et est irrémédiablement associé au fait qu’une personne possédée est une victime ayant besoin d’être exorcisée par un prêtre. Nous ne pouvons pas agir directement sur cette croyance profondément enracinée dans l’inconscient collectif. Tout est toujours une question de définition et les définitions sont directement construites par chaque culture, au fil du temps et des expériences. De plus, tout le monde n’a pas la capacité d’aborder une culture étrangère en faisant abstraction de sa culture originelle. Savoir s’ouvrir à d’autres concepts, à d’autres visions de la réalité, est une question de connexions neuronales et personne n’est à blâmer puisque personne n’a choisi, en conscience, comment il utiliserait son cerveau pendant son expérience d’incarnation. Communiquer en étant et en restant ouvert à l'autre partie semble être alors la plus constructive des solutions, mais là encore, nous ne sommes pas tous égaux... Bien plus puissant qu’un nettoyage énergétique, le désenvoûtement – ou dégagement – est un rituel basique dont le but est d’expulser une énergie – ou entité – ayant pris possession de sa victime (humain, animal, troupeau, lieu). Pratique courante en chamanisme, le désenvoûtement est souvent entendu comme un synonyme de l’exorcisme. Si ces deux procédures sont très approchantes, souvenons-nous toutefois que l’exorcisme fait systématiquement appel à un égrégore religieux et rappelons-nous également que le chamanisme n’est pas une religion.
La plupart des désenvoûtements s’effectuent par le plomb, une pratique bien connue en Orient depuis l’Antiquité. Ce métal regroupe deux forces éloignées : le feu interne dynamisant et la lourdeur rigide. Souvent employé pour confectionner des amulettes ou élaborer des rituels ésotériques, couvrant le costume du chamane sibérien, le plomb permet de faciliter le contact avec les différents niveaux du subconscient également nommés "monde souterrain". Mais dans les cas extrêmes, un désenvoûtement par le feu peut s’avérer indispensable. Ce type de dégagement n’est pas sans danger et seul un praticien expérimenté est apte à le conduire, car cette pratique peut s’avérer préjudiciable autant pour l’officiant que pour son commanditaire et l’entourage de ce dernier. L’action bien structurée d’un tel rituel – incantations spécifiques, objets employés, etc. – et l’expérience du chamane sont seules garantes de délivrer réellement la victime de ses troubles et maux et de lui permettre ainsi de trouver ou retrouver l’équilibre physique et mental à la base d’une vie harmonieuse. Lorsqu’il est effectué seul, le dégagement n’a qu’un effet curatif. Pour éviter toute attaque et nuisance ultérieures, un second rituel – de protection cette fois – doit suivre le premier. Veillez donc à vous adresser à la bonne personne si vous pensez avoir besoin d’un désenvoûtement et comprenez bien qu’un tel rituel se fait exclusivement en présentiel et non à distance. De tous temps et en tous lieux, l'humain s'est constamment entouré d'objets auxquels il a prêté et prête encore des pouvoirs magiques. La liste est nombreuse : gri-gri, talisman, amulette, pierre, cristal, baguette, pentacle, statuettes anthropomorphes ou zoomorphes... Il existe autant d'objets aux pouvoirs sacrés que de civilisations.
Lorsqu'il est fabriqué par un chamane, un sorcier ou un magicien, l'objet est alors sacralisé, c'est-à-dire chargé et investi d'une intention précise, d'une énergie particulière, favorable pour son propriétaire. Partant du postulat que tout est énergie, le pouvoir émis par un objet dépasse le simple effet placebo pour les raisons suivantes : - tout objet, organisme, substance, par sa nature atomique, émet en permanence des fréquences (signatures fréquentielles) quantifiables (mesurables) entre autres dans le spectre électromagnétique ; - un champ magnétique, un bombardement de particules, une quelconque modification énergétique (comme la chaleur) modifie tous ces objets et leurs signatures spectrales. Ceci est également quantifiable. Par conséquent, la charge énergétique réalisée par un chamane, sorcier ou magicien, apporte une modification à l’objet et cette modification est, là encore, mesurable. Outre donc l’influence énergétique d’un objet, la croyance de celui qui le porte et l’utilise confortera et/ou modifiera ses chemins neurologiques, influençant ainsi les fonctions de son organisme, de ses attitudes, de son comportement et par conséquent son environnement. Un texte de Aonghas von Rycker, astrophysicien Photo : poupée vaudou bicéphale créée par Marushka Tziroulnikoff Dans certaines traditions chamaniques – comme en Amérique du Sud, par exemple – il est de coutume de recevoir l'enseignement de plantes maîtresses. Cette démarche a un sens sacré et ne s’aborde donc pas à la légère et pour s’y préparer, l’apprenti doit entreprendre une diète. La diète est d'ailleurs une pratique courante de la voie chamanique et ne s’applique donc pas uniquement à la rencontre avec les plantes.
La diète elle-même est une pratique sérieuse et vous serez bien avisé de consulter votre médecin avant d’en entreprendre une. De même, si vous diétez pour la toute première fois, je vous recommande fortement de vous faire accompagner par une personne ayant déjà expérimenté le processus. Le but de la diète étant de nettoyer l’ensemble de vos corps afin de le débarrasser des toxines accumulées, celle-ci agira alors aussi bien sur le physique que sur l’émotionnel et le mental. La plupart des pratiquants de la diète chamanique étalent la suppression des aliments dits « excitants » sur une semaine. Personnellement, la toute première fois que j’ai diété, je m’étais donné un mois et je vous avoue que cela avait été facile. J’ai supprimé les aliments en douceur, les uns après les autres, et je n’ai subi aucun symptôme désagréable lié à la détoxication de l'organisme. Pendant cette période, pour me soutenir et me donner toutes les chances de réussir, j'ai pratiqué plusieurs fois par jour le yoga, deux promenades solitaires dans la nature (1h30 par balade) et des voyages chamaniques. Ma diète avait été suivie d’un jeûne de 7 jours et la reprise alimentaire s’était également étalée sur une période d’un mois. Quels sont donc ces fameux aliments "excitants" ou acidifiants qui nous empoisonnent lorsque nous les consommons au quotidien et souvent plus que de raison ? En voici la courte liste :
Outre les aliments acidifiant l’organisme, une diète se pratique également en supprimant totalement la cigarette et tout ce qui se fume, toute activité sexuelle (masturbation incluse) et toute prise de drogue sous quelque forme que ce soit. Si vous êtes sous médicaments, consultez votre médecin qui est et reste le seul professionnel de santé habilité à vous conseiller. Comme dit plus haut, le but de la diète est d’ôter de votre organisme tout ce qui le stresse et comme tout changement engendre inévitablement du stress, il est également recommandé d’aborder ce changement en pratiquant une activité physique extérieure légère et régulière comme la marche ou le yoga. L’erreur fondamentale serait de croire que parce que vous absorbez moins de calories, votre corps sera affaibli. Pour palier donc à la réduction d’un apport énergétique alimentaire, il est essentiel de votre corps reste en mouvement et se « nourrisse » d’air et de lumière. Bien évidemment, si vous pouvez vous promener dans la nature plutôt qu’en ville ou dans le métro, vous aurez compris que ce sera hautement plus bénéfique pour vous. D’autre part, la démarche de la diète chamanique étant par essence spirituelle, la pratique des états modifiés de conscience est par conséquent bienvenue : méditation, voyage chamanique, visualisation, sophrologie… Bonne pratique ! Le chamane est un élément permettant de faire le lien avec le monde énergétique. Il prodigue des soins, se fait oracle, endosse le rôle d’exorciste ou de guide spirituel selon les besoins de la personne qui fait appel à lui.
Le chamane plonge dans ses profondeurs, là où son esprit fonctionne au-delà du temps et de l’espace. C’est ainsi qu’il lui est possible de répondre à des questions précises ou de découvrir la cause d’une maladie déséquilibrant l’harmonie en l’être, mais aussi entre l’être et son environnement. Si vous souhaitez devenir chamane, il faut savoir que vous n’incarnerez pas la fonction après avoir participé à quelques week-ends d’initiations et autres stages de chamanisme tels ceux qui sont à la mode aujourd’hui en Occident. En suivant ce type de cursurs et après plusieurs années d’un intense investissement personnel, vous pourriez devenir un bon praticien chamanique et parmi ces praticiens, il est possible que certains chamanes se révèlent. Certains seulement. Si vous souhaitez devenir chamane, il faut savoir que ce sont les Esprits qui vous désigneront. En Sibérie, il est d’ailleurs dit que l’on ne devient pas chamane, mais que l’on naît comme tel. Il faut ensuite se former et apprendre avec humilité sous l’égide des Esprits et l’accompagnement d’un ou de plusieurs guides incarnés. Devenir un canal entre ce monde et l’au-delà, travailler en équipe avec les Esprits sans se laisser contrôler par eux prend du temps. La formation est longue, elle se compte en années, et elle est douloureuse, le chamanisme n’est pas un chemin d’amour et de lumière, il n’est pas sans danger et vous amène souvent aux portes de la folie et de la mort. N’en déplaise aux adeptes du tout "amour et lumière", le chamane n’est ni un Bisounours ni une licorne à paillettes. Le chamane est avant tout un être humain, composé de forces et de failles, ainsi bien éloigné de l’idée éventuelle que nous pouvons nous faire de la perfection faite homme – ou faite femme – en terme de "sainteté". Le chamane a donc, comme tout un chacun, un ego et ce dernier peut être décrit comme étant fort et volontaire, mais est aussi souvent qualifié à tort d’orgueilleux par celles et ceux qui craignent ou jalousent la puissance d’affirmation dont peut faire preuve un tel caractère.
Enseigné et guidé par les Esprits de ses ancêtres et d’autres Esprits qu’il incorpore, mais aussi imbibé de la culture dans laquelle il naît, le chamane ose Être sans peur du regard de ses semblables et sans besoin d’un quelconque consentement ou reconnaissance de leur part. Si le chamane a un ego, il n’y est pas attaché et l’individu peut alors paraître aux yeux de ses congénères comme quelqu’un d’instable qui ne possède pas de personnalité fixe. En fait, le chamane n’a pas besoin de se déterminer lui-même ni de déterminer ses actes, ce qui ne l’empêchera toutefois pas de se nommer ou de nommer ses actes dans le seul et unique but de communiquer avec la gent humaine. Dans le même ordre d’idée, le chamane ne sépare pas l’amour de la peur ni la lumière de l’ombre. Il est parfaitement conscient que la dualité est composée d’éléments complémentaires et non opposés et que chaque élément ne peut exister sans que sa polarité annexe n’existe. Que serait le jour sans la nuit ? Que serait le soleil sans la pluie ? Que serait le Masculin sans le Féminin ? Le tambour n’est pas d’usage dans toutes les traditions chamaniques. En Amérique du Sud, par exemple, ce sont les icaros – des chants – qui rythment les rituels et y guident les âmes.
En Sibérie, on retrouve systématiquement l’usage du tambour, quelle que soit la tribu que l’on visite. Mais traditionnellement, dans les sociétés qui pratiquent le chamanisme hiérarchique, on ne devient pas chamane par choix, ce sont les Esprits qui désignent l’homme ou la femme qui remplira cette fonction au sein de la communauté et c’est cette même communauté qui fabriquera le tambour du chamane, tambour qui lui sera remis lors de la cérémonie d’officialisation de sa fonction. Le chamane ne fabrique donc pas son tambour lui-même (ni même son costume) et ces objets sacrés sont repris par la communauté tandis que le chamane est banni du clan (ou tribu) s'il ne remplit pas comme il se doit sa fonction d'intermédiaire entre les mondes manifesté et non-manifesté. Le tambour permet de voyager, de pratiquer le "vol magique". Il est la monture que le chamane chevauche pour parcourir les mondes invisibles à la rencontre des Esprits. Dans les sociétés traditionnelles, le tambour est systématiquement un tambour de guérison, car si le son a un effet indéniable sur l’environnement, tout ce qui compose l’instrument a également son importance (le bois du cadre, l’animal qui a donné sa peau, les symboles qui y sont dessinés ou peints, les clochettes, les bouts de tissus et surtout, les morceaux de métal). Lorsque la transe est induite au cours d’un rituel, toutes les personnes présentes et suffisamment sensibles observent que les rôles s’équilibrent entre le chamane et son tambour : l’ego du chamane s’efface tandis que l’âme du tambour s’exprime, le chamane devient l’instrument, le tambour devient l’officiant, l’harmonie et la collaboration règnent entre ces deux entités qui n’en font plus qu’une. La mailloche guide le bras de l’humain à la rencontre de la peau pour émettre tel son plutôt qu’un autre, pour toucher tel symbole et non celui qui le jouxte. Rien n’est le fruit du hasard, mais rien n’est non plus prémédité. Parce qu’il reçoit l’enseignement de son tambour, le chamane seul est capable d’en décoder les messages et un lien unique les relie. C’est pour cette raison que lorsque le chamane décède, son tambour est détruit. Seuls sont conservés les morceaux de métal contenant l’Esprit de l’instrument chargé lui-même, à force de pratique, des Esprits des Ancêtres et parce qu’ils sont ainsi chargés, ces bouts de métal orneront le tambour du chamane suivant, celui que les Esprits nommeront lorsqu’ils le reconnaîtront. |
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