Si la pensée est créatrice, le logos l’est plus encore puisqu’il incarne la pensée dans la matière. Et si chaque son est vibration, il est donc logique de comprendre que chaque mot prononcé possède également sa propre vibration. Cette vibration est le résultat de millénaires d’évolution débutants par les tous premiers balbutiements jusqu’aux mots que nous connaissons et utilisons aujourd’hui. Les mots ont donc acquis un sens – ou définition – qui résulte d’association d’idées. Si je vous dis que l’herbe est verte, vous admettrez que c’est vrai parce que tout le monde a adopté cette "évidence" comme étant l’unique référence, dans toutes les cultures et dans toutes les langues.
Il en est de même pour tous les sujets et tous les objets, une référence unique a été créée et adoptée pour les nommer : le ciel est bleu, la mer est composée d’eau, le feu brûle, etc. De même, il est admis par tout un chacun que pour être boulanger, il faut faire du pain et pour être chirurgien, il faut opérer des corps. Il est effectivement facile – à travers ces deux exemples – de faire le lien entre la personne et son métier/sa fonction puisqu’un résultat tangible est vérifiable parce que quantifiable dans la matière. Là où ça se complique, c’est lorsque l’on tente de déterminer un métier/une fonction qui touche au non-manifesté, à l’invisible. Je parle ici des chamanes, des guérisseurs, des magnétiseurs, des médiums et autres rebouteux bref, de tous ces métiers/fonctions qui ne sont pas validés par un diplôme d’état et dont les résultats visibles dans la matière dépendent essentiellement – mais pas que – de la subjectivé de la personne bénéficiant de l’accompagnement. Car si une amélioration de l’état du "client" voire une guérison est physiquement observable dans la plupart des cas, il est important de rappeler que le changement n’est pas uniquement du fait du chamane ou du guérisseur, mais bel et bien du guérisseur intérieur que j’aime à nommer l’intelligence du corps. Dans les domaines du développement personnel et de la "spiritualité", je lis de plus en plus de textes où les mots chamane et guérisseur intérieur sont synonymes et par conséquent interchangeables à l’envi. Illusion quand tu nous tiens… Le guérisseur intérieur n’a rien d’exceptionnel en soi. Tout être vivant, quelle que soit sa forme, possède son propre guérisseur intérieur : animal, végétal, minéral. Et pour permettre à ce guérisseur intérieur de remplir son œuvre, aucune espèce vivante – en-dehors de l’espèce humaine – ne fait rien. Absolument rien ! Observez un animal sauvage blessé ou un arbre malade. Il accueille la blessure ou la maladie sans se poser la moindre question et laisse le processus de vie ou de mort agir. Naturellement. Sans interférer. Seul l’humain pense qu’il doit combattre ce qu’il considère comme "mal". La blessure, c’est "mal". La maladie, c’est "mal". La mort, c’est "mal". La part d’ombre, c’est "mal". L’occulte – dans son sens signifiant "ce qui est caché" – c’est "mal". Etc. Alors l’humain, dans son besoin de tout contrôler et de (se) purifier, va interférer dans le processus naturel, ignorant par là-même qu’il va CONTRE la Vie plutôt que de l’accompagner. Paradoxe schizophrénique propre à notre espèce, nous mangeons des aliments appauvris, frelatés, toxiques pour notre organisme puis nous allons prendre des médicaments chimiques qui ne traitent que les effets et non la cause. De même, nous adoptons pour vrai un système de croyances incohérent et nous abrutissons par un déferlement d’images et d’informations toxiques puis nous allons tenter de nous alléger le cerveau en apprenant la méditation transcendantale ou en tentant de devenir chamane parce qu’on a lu quelque part que le chamane = le guérisseur intérieur. Et pourtant… Si le guérisseur intérieur est commun à toutes les espèces vivantes, ce n’est pas le cas du chamane. Être chamane est propre à l’espèce humaine. Être chamane est une fonction. Être mère ou père est également une fonction. Être boulanger ou chirurgien ou mathématicien ou sportif de haut niveau est une fonction. Parce que nous sommes tous humains, nous avons en commun et possédons en nous les aptitudes pour devenir mère ou père, boulanger, chirurgien, mathématicien, sportif de haut niveau… et chamane ! Mais nous ne développons pas tous telle ou telle capacité. Je sais faire du pain, mais je ne suis pas pour autant boulangère. J’ai quelques connaissances en anatomie, mais je ne suis pas pour autant chirurgienne. Je sais faire des calculs de tête, mais je ne suis pas pour autant mathématicienne. Je sais courir sur 100 mètres, mais je ne suis pas pour autant sportive de haut niveau. La toute puissance illusoire de votre intention ne fera pas de vous un architecte sur un simple coup de baguette magique ou parce que vous éprouvez de l’intérêt pour l’architecture. De même, vous ne serez pas chamane après avoir suivi un stage au cours duquel vous aurez appris que votre animal totem est une fourmi à huit pattes portant des bottes jaunes ou un aigle royal devenu vegan parce qu’il milite pour défendre la cause animale. Je suis née chamane et il m’a fallu de nombreuses années pour explorer, comprendre, travailler et utiliser cette compétence. Et au fil des années qu’il me reste à vivre, cette compétence ne cessera jamais de se développer puisque rien n’est figé et que tout est amené à évoluer. Encore et encore. Je me fends alors d’un conseil et vous en ferez ce que bon vous semble : si vous souhaitez réellement être en paix et trouver le bonheur, si vous désirez vraiment que votre guérisseur intérieur soit pleinement actif, cessez donc d’interférer en cherchant à devenir ce que vous n’êtes pas destiné à devenir et avant de prétendre guérir les autres, commencez donc par vous guérir vous-même. Parce que ça, aucun chamane ne pourra jamais le faire à votre place. Parce que ça, c’est le boulot de votre guérisseur intérieur.
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Non ! Je ne tire pas à boulets rouges sur les adeptes du New Age, mais je déplore par contre les dérives véhiculées par cette secte/religion ainsi que les dégâts psychologiques dont sont victimes un grand nombre de personnes en quête d’une meilleure qualité de vie.
Car ce dont les adeptes du New Age n’ont pas conscience, c’est qu’ils ne s’engagent pas dans une voie spirituelle parce qu’ils se sentent intimement attirés par la quête de sens. Ils abordent plutôt la spiritualité comme un refuge dans lequel ils s’imaginent que tous leurs maux et mal-être pourraient être magiquement guéris. Mais parce que le travail de base n’a pas été effectué – travail permettant un réel apprentissage et une réelle connaissance de soi – la prise de conscience amenant à l’éveil est tronquée et une nouvelle illusion est donc nourrie, une illusion dont les racines sont identiques à l’illusion originelle que ces personnes rejettent. Ces disciples deviennent alors les proies de manipulateurs soi-disant bien intentionnés qui leur font prendre des vessies pour des lanternes. Il y a donc répétition, purement et simplement, de l’idéologie propre aux religions monothéistes et dans nos contrées occidentales, l’argent des fidèles ne remplit plus les caisses de l’Église chrétienne, mais bel et bien les poches des gurus autoproclamés qui ne sont maîtres que dans l’art et la manière de plumer et d’abuser de la crédulité des personnes en souffrance. Les mots et les traditions sont de plus en plus appropriés et détournés et tout est aujourd’hui prétexte aux délires les plus extrêmes. Un exemple parmi tant d’autres : aujourd’hui, on ne se dit plus thérapeute, on se dit systématiquement chamane sans même avoir fait l’expérience intime de ce qu’est le chamanisme et de sa pratique. Aujourd’hui, on se dit chamane celte plutôt que de se dire druide, on se dit chamane lakota plutôt que de se dire medecine man, on se dit chamane shuar plutôt que de se dire uwishin, etc. On s’invente des origines hypothétiquement mongoles ou sibériennes parce que l’on a vaguement entendu dire que le mot « chaman » était originaire de la langue Toungouse et que les Toungouses n’ont jamais vécu sous les tropiques ni même en Europe de l’Ouest. Alors... Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous prônez l’amour toujours. Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous jouez du tambour. Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous faites des fumigations à la sauge. Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous parlez aux arbres et aux animaux. Non ! Vous n’êtes pas chamane parce que vous fumez le pétard et que vous êtes cool. Bien évidemment, pointer les abus des abuseurs, dénoncer les mensonges des menteurs, montrer les illusions des illusionnistes, c’est les inscrire en faux et faire vaciller le fragile équilibre auquel ils s’accrochent, désespérés qu’ils sont de ne pas être connus ou reconnus dans un rôle et une responsabilité dont ils ignorent tout. Être chamane, ce n’est pas surfer sur la vague New Age qui sévit depuis la fin des années 60 et qui ne cesse d’enfler depuis. Si vous êtes un jour amené à fouler la voie du chamanisme – pour de vrai ! – sachez qu’il vous faudra d’abord apprendre à vous guérir vous-même avant de prétendre être acteur dans la guérison des autres. Souvenez-vous d’ailleurs que vous ne possédez pas le pouvoir de guérir les autres et qu’il appartient à chacun de se guérir soi-même. La voie du chamanisme est une voie de force intérieure, une voie plutôt orientée Feu et Terre, le Feu pour transmuter, la Terre pour expérimenter l’incarnation et y insuffler le changement nécessaire à l’évolution. La voie du chamanisme est une voie qui brise la barrière mentale émotionnelle si chère aux Occidentaux, cette barrière mentale émotionnelle régie essentiellement par les éléments Air et Eau. Quelle que soit la voie spirituelle qui vous attire, cheminez-y donc en toute conscience et y cheminer en toute conscience implique de ne pas nommer chamanisme ce qui n’en est pas ! Peut-être êtes-vous attiré par l’animisme, le néo-chamanisme, le néo-paganisme ou la Wicca ou que sais-je encore. Souvenez-vous qu’il existe de nombreuses pratiques spirituelles, qu’aucune d’entre elles n’est meilleure ou supérieure à une autre et souvenez-vous surtout que toutes ces pratiques ne sont pas systématiquement apparentées au chamanisme en tant que tel. Chacun d’entre nous possède une richesse qui lui est propre et chacun d’entre nous a un rôle à jouer dans l’expérience de son incarnation. Mais si nous voulons réellement que le monde change, il est indispensable que chacun commence par cesser de se mentir à lui-même et par conséquent de mentir aux autres. Nous sommes ici pour vivre une expérience incarnée et il est donc indispensable de confronter nos illusions à la structure de la matière, c'est la condition sine qua non pour réellement s'unifier intérieurement plutôt que d'entretenir la séparation en nous et avec notre environnement. Je voyage dans le monde d’en haut à la rencontre d’un guide.
Je choisis de m’élever à travers le feu : je me place au centre d'un foyer, parmi le bois enflammé, et mon corps s’embrase. J’ai une pensée fugace pour les sorcières sacrifiées sur les bûchers tandis que mon enveloppe physique disparaît. J’atteins un premier niveau. Je suis dans un désert, d’immenses pierres sont dressées vers le ciel. Je retrouve en ce lieu un vieil homme déjà rencontré au cours d’un précédent voyage. Il est assis sur le sol, le regard fixant un second feu. Je m’assieds en face de lui, de l’autre côté du foyer. Après un court silence, je lui demande s’il est un de mes guides. Il m’ignore. Je me lève et me place au centre du feu. Nouvelle décorporation, je rejoins un deuxième niveau. Cette fois, je suis dans un nid d’aigle parmi des œufs non encore éclos. Le nid est perché au faîte d’un arbre immense totalement dépourvu de feuilles. Depuis ma position, je peux voir au loin les sommets des montagnes. Un aigle impressionnant se pose au bord du nid et me regarde. Sans peur, je lui demande s’il est un de mes guides. Il s’envole. Que faire ? Dois-je descendre de mon promontoire ou m’élever encore ? Alors que je choisis d’explorer un niveau supérieur, ma main droite ouvre une grande porte blanche. L’image n’est pas très nette, mais je pénètre toutefois dans une pièce noire qui s’éclaire au fur et à mesure que j’avance. Je découvre alors le décor de l’intérieur d’une demeure de la fin du 19e siècle. Il y a une cheminée, des meubles en bois, une table ronde, des fauteuils. Une femme est assise. Elle porte des vêtements d’époque, elle est fine, a beaucoup de classe et je la trouve très belle. Je lui demande poliment si elle est un de mes guides. Elle me sourit, se lève et avance vers moi. "Voulez-vous une tasse de thé ?", me questionne-t-elle. Elle me tend une tasse fumante que j’accepte, prend une seconde tasse pour elle et nous nous asseyons l’une en face de l’autre, de chaque côté de la table. Curieuse, je pose une nouvelle question : "Qui êtes-vous ?" La femme et le décor disparaissent et je me trouve debout dans le noir, seule, avec la sensation de flotter. Je n’ai plus aucune notion du haut ou du bas, de la gauche ou de la droite. Ma tête tourne un peu, je me sens désorientée, mais cela n’est pas désagréable. Par moments, le visage souriant de la femme apparaît faiblement pour disparaître ensuite. Le tambour sonne le rappel et je reviens. Je voyage dans le monde d’en bas pour poser une question précise aux animaux que je rencontrerai : la voie professionnelle que j’envisage aujourd’hui est-elle faite pour moi ?
Je descends très facilement et me retrouve instantanément submergée par de l’eau. J’ai la sensation d’être dans un aquarium et aperçois face à moi un dauphin qui me sourit. Je lui demande sans attendre s’il est un des animaux qui m’est destiné au cours de ce voyage. Il pousse un cri et je ressens son invitation à le suivre. Alors que je ne suis pas particulièrement en affinité avec l’élément eau, j’évolue sans crainte aux côtés de cet animal. Je devine au loin la silhouette d’une baleine tandis qu’un poulpe immense apparaît sur ma droite. Je ne me sens pas rassurée par la présence de ce dernier et tandis que je tente de poser ma question à la baleine, celle-ci disparaît en même temps que le dauphin. Seule avec le poulpe, je me résigne à lui poser ma question. Rien ne se passe et j’attends. Soudain, je vois et ressens mon chakra couronne qui s’ouvre puis un tube lumineux blanc part du sommet de mon crâne, traverse l’eau et s’élève droit vers le ciel. Je sens un mouvement d'aspiration vers le haut et observe une substance blanche et grumeleuse qui sort de ma tête et se dirige vers le ciel. J’ai l’impression qu’il s’agit de morceaux de cervelle et cela me dégoûte un peu. Lorsque tout semble vidé, l’aspiration vers le haut cesse et le mouvement s’inverse. Je reçois maintenant une lumière blanche propre et pure venant du ciel. Cette lumière descend en moi et emplit tout l’espace de mon corps physique, jusque dans mes pieds. Puis la connexion entre le ciel et mon corps s'interrompt tandis que ce dernier est maintenant cerné par un cylindre blanc qui se solidifie de plus en plus. Je me sens tel un néon, comme figée dans du verre ou plutôt de la glace. Je frissonne. Je n’avais plus prêté attention au poulpe, mais il est toujours présent et voilà que maintenant il enserre très délicatement avec ses tentacules le cylindre blanc que je suis devenue. Il m'entraîne vers les profondeurs. Il fait de plus en plus noir autour de moi et je ne distingue même plus l’animal qui me tient avec un mélange de fermeté et de douceur. Dans cette immensité sombre, je ne vois plus que la lumière blanche que je suis devenue. Je ressens une immense tristesse qui croît au fur et à mesure de ma descente qui semble ne pas avoir de fin. J’entends vaguement le rappel du tambour et le cylindre se brise projetant des éclats de glace dans toutes les directions. Le poulpe et moi nous retrouvons comme par magie dans une eau plus claire, ses tentacules s’ouvrent et il me libère. Je pose doucement une main sur sa tête et le remercie puis je reviens. Je voyage dans le monde d’en bas pour rencontrer mon tout premier animal.
J'éprouve quelques difficultés à descendre. Je fais plusieurs essais, mais je me laisse systématiquement perturber par les bruits extérieurs : le feu qui crépite, les respirations des autres qui s’endorment, les mouvements de leur corps. Les changements de tonalités du son du tambour me gênent aussi alors, plutôt que de me laisser envahir par une éventuelle déception, je retourne mentalement dans un lieu que je connais depuis des années et qui me sert de refuge. Une fois dans ce lieu connu et donc rassurant composé de deux tunnels sombres, je me dirige vers celui que je n’ai pas coutume d’emprunter. Je chemine longuement dans le noir total guidée par un fin point lumineux que je devine tout au bout. Le point s’élargit et lorsque j’arrive à la sortie du tunnel, j’observe des rails de chemin de fer fixés sur le sol. Je sors, me retourne et vois effectivement l’entrée ornée de pierres d’un large tunnel ferroviaire. Je porte un bob en toile sur la tête, suis vêtue d’un t-shirt léger et d’un short, chaussée de solides chaussures de randonnée et je porte un sac à dos. Il fait très chaud et lumineux. J’ignore où je suis. De hautes herbes folles desséchées couvrent les talus de part et d’autre de la voie ferrée qui semble désaffectée. Je marche sur les rails, ne rencontre aucun animal, mais entends le bruit d’insectes dans l’herbe. J’ignore s’ils sont des grillons, des sauterelles ou des crickets. Fatiguée, je finis par m’asseoir sur une borne blanche et rouge située au bord de la voie et j’attends que quelque chose se passe. Le tambour sonne le rappel et je reviens. Je voyage à travers la coquille de l’escargot pour explorer mon corps physique dans l’intention de mieux le connaître.
Alors que j'entre dans la coquille, un mot apparaît : CIRCONVOLUTION. Je me détourne rapidement de la voie principale et en emprunte une secondaire. Je sens que mon visage est en train de se transformer : mes yeux s’étirent vers les côtés de mon crâne tandis que des cornes semblent pousser sur le dessus de ma tête et que mon front est projeté vers l’avant. Je vis un début de métamorphose et l'image d'un taureau s'impose à moi. Je suis maintenant à nouveau sur la voie principale, dans la coquille d’escargot, et j'y découvre un autre Moi tapi au fond du passage. Cet autre Moi est replié sur le sol, en position fœtale et je le sens apeuré, effrayé. Cette femme a une apparence éthérée, fantomatique. Je me dirige vers elle dans le but de l’apaiser, mais une fois rejointe, je ne trouve plus qu’un squelette, mon squelette. Je reprends ma route dans la coquille et traverse un long tunnel dont l’issue est toute blanche. Le tunnel est de plus en plus étroit et j’y plonge la tête la première, je me transforme alors en pointe de flèche et j’atterris sur la surface blanche aperçue précédemment. C’est moelleux et ça me fait penser à la consistance d’un marshmallow ou d’un champignon. Je me penche et découvre que je suis effectivement assise sur la tête d’un champignon de Paris. Tout autour de moi, de nombreux autres champignons, comme en culture. J’observe d’ailleurs que je suis dans une grotte sombre, circulaire et lorsque je lève la tête et regarde vers le haut, je vois qu’il y a des arcades de pierre sous lesquelles brille une lumière jaunâtre. Je suis au centre de la grotte, en bas, et j’observe des mouvements sous les arcades. Des gens y marchent. Ma respiration s’accélère, mon bras gauche et mes yeux s’agitent tandis que je me trouve projetée sous les arcades parmi ces gens qui marchent sans s’arrêter. Toutes ces personnes portent une robe de bure marron. Leurs visages sont penchés vers le bas et couverts par un large capuchon. J’en déduis qu’il s’agit de moines franciscains. J’ai envie de voir leurs visages, mais ignorant ce que je vais trouver sous la capuche, je ressens une certaine appréhension. Je finis par me décider et m’élance devant l’un d’eux puis je stoppe, bien campée sur mes jambes. L’homme s’arrête aussi, face à moi, relève la tête et me regarde avec indifférence. Son capuchon est tombé vers l’arrière et je vois clairement son visage. Il a environ 50 ans, ses cheveux et sa barbe taillée court sont poivre et sel. J’ignore pour quelle raison je ressens toujours la même appréhension, son visage n’a rien d’effrayant et tandis que je me fais cette réflexion, il remet sa capuche, me contourne et reprend sa marche circulaire sous les arcades. Je vais m’asseoir sur un banc de bois, posé le long du mur en pierres et je regarde tout autour de moi. Sous les arcades, des ouvertures fermées par d’épaisses grilles en fer forgé débouchent sur d’autres arcades, à l’infini. Je reporte mon attention sur les moines qui déambulent en silence et j’observe qu’ils sont de plus en plus nombreux. Ils sont tous pareils et me font penser à des clones. Je me sens tendue, impatiente, un grognement animal monte depuis ma gorge puis viennent la colère et l’agressivité. Je m’élance alors au milieu de ces hommes qui ne me prêtent aucune attention et me campe face à eux pour tenter à nouveau d’en arrêter un. Je découvre alors avec stupeur qu’ils me traversent comme le feraient des fantômes rencontrant un obstacle quelconque. Les émotions et sentiments se mêlent en moi : peur, rage, haine, agressivité. Sensation désagréable, mais voilà que le tambour sonne le rappel. Je reviens. Je me rends dans le monde d’en bas à la rencontre de l’esprit d’un ancien chamane issu de la région où je vis (ce voyage date de plusieurs années).
Je suis dans la nature, le ciel est lumineux, pas de vent, aucun bruit. Mes pieds reposent sur un sol de terre parsemé de touffes d’herbe rase. Une ombre avance vers moi. Mon cerveau m’envoie la pensée d’une femme amérindienne et l'ombre disparaît aussitôt. Je me sens alors guidée et commence à avancer. J’observe que tout autour de moi est devenu gelé et je me dirige vers une grotte de glace. Je ne ressens pas le froid et entre dans la cavité. Tout est clair à l’intérieur et j’y vois comme en plein jour. Face à moi, sur une paroi, je devine le corps d’un homme préhistorique, vêtu grossièrement d'une peau de bête, le visage couvert par une barbe sombre, un long bâton de bois dans sa main droite. Il est figé, comme s’il était pris dans la glace. Intriguée, je m’approche et l’homme se met aussitôt en mouvement. Je comprends alors qu’il n'est pas gelé, mais bien libre derrière l'épais mur translucide qui nous sépare. Il est bel et bien en vie. Ses traits ne sont pas nets, déformés par la couche glacée, mais je ressens de la colère émaner de lui. Je lui demande s’il est un ancien chamane et le vois s'agiter. J'ai l’impression qu’il s’énerve. Je lui demande alors son nom. Je ressens une réponse, des lettres s'inscrivent en lettres capitales devant mes yeux tout en même temps que j'entends le mot. L’homme bouge toujours plus et semble maintenant vociférer. On dirait qu’il veut me dire quelque chose, mais je n’entends pas ses paroles. Je me retrouve ensuite avec un pic dans la main et je commence à briser la glace qui nous sépare. L’épaisse couche résiste et il me faut beaucoup de force et de persévérance pour qu’un faible creux commence à apparaître. Pendant ce temps, l’homme commence à se calmer et me regarde faire. Je suis épuisée et pleure de rage, car je n’arrive pas à briser l'épaisseur du mur puis, soudainement, un minuscule trou apparaît, un trou qui traverse toute la glace. De son côté, l'homme s’accroupit et place sa bouche devant l’orifice. Je l’imite, m’accroupis, place ma bouche de mon côté du trou et ferme les yeux. Le chamane prononce son nom et je sens son souffle sur mon visage. Lorsque je rouvre mes paupières, je le vois se redresser et s’éloigner. Je me relève et entreprends de quitter la cavité. Partout autour de moi flotte l’image du chamane, sur les parois, le plafond, derrière le mur de glace de la grotte. Lorsque je suis à nouveau dehors, je sens sa présence derrière moi comme s’il flottait légèrement au-dessus de mes épaules, sans me toucher. Je ris et lui parle, il m’écoute et reste silencieux. Je remercie et je reviens. Lorsque je suis en relation, pourquoi ai-je si peur de perdre, de me perdre, mais aussi de perdre l’autre ? Je me rends dans le monde d’en bas à la rencontre de l’esprit d’un animal sans savoir lequel saura répondre à mon questionnement.
Je descends dans un lieu sombre dans lequel je me rends très souvent. Il s’agit d’une grotte souterraine dans laquelle je retrouve systématiquement un Esprit qui veille sur moi. Tandis que je fais face à cet Esprit, je perçois vaguement un mouvement sur ma droite. Lorsque je me tourne vers lui, un animal avance dans ma direction. À mi-chemin entre le renard et le chien, il me semble reconnaître un coyote. Aussitôt que cette pensée traverse mon esprit, je me trouve projetée dans un désert. J’aperçois au loin des cañons, quelques rares hautes herbes desséchées ploient sous le vent qui soulève la poussière. Il fait chaud, très chaud et il est impossible de se mettre à l’ombre. Le coyote est assis face à moi et me regarde avec insistance. Il attend quelque chose. Du coin de l’œil, je crois voir un bout de viande dans ma main droite. Je l’approche de mon visage et observe que c’est ma main qui est sanguinolente, les chairs sont à vif. Je ne ressens aucune douleur et tends mon membre à l’animal. Il ne le prend pas et continue à me scruter. Ma main gauche est maintenant dans le même état que la droite et lorsque je regarde mon corps, je vois qu’il est en train de partir en lambeaux. Il y a beaucoup de sang, mais celui-ci ne se répand pas sur le sol. Aucun ressenti. Ni douleur ni peur. Mes doigts saisissent ma langue, en cassent la plus grande partie et l’offrent au coyote qui la prend délicatement entre ses dents puis file en courant. Ébahie, je ne fais aucun mouvement. La température de l'air est brûlante, le soleil tape fort, la poussière vole encore. Mon corps se dessèche et devient peu à peu une momie qui gît au sol. La forme de mon corps laisse à penser que l’agonie a été longue et douloureuse et pourtant, je ne ressens toujours rien. Je sursaute lorsque je ressens une présence près de moi. J’ouvre les yeux. Je suis bien dans ma chambre. Je les referme bien décidée à poursuivre mon voyage, mais la sensation de la présence me fait les rouvrir. Je vois alors une forme vague, claire, comme s’il s’agissait d’un nuage. Je renifle et ne sens aucune fumée. La forme se précise alors et je vois très distinctement un homme âgé. Dans ma chambre, au pied de mon lit. L'homme a la peau rouge, cuite par le soleil, ses cheveux noirs striés de gris sont coupés au carré et un bandeau de couleur bleue ceint son front. Il me sourit et je me trouve aussitôt projetée avec lui dans le désert. Je le regarde alors ramasser mon corps momifié. Il le lie en position fœtale assise puis l’emmène. Je le suis et nous rejoignons d’autres personnes, une tribu qui nous attend. J’assiste à une cérémonie autour de ce corps puis celui-ci est placé dans une niche creusée dans la roche, en hauteur. La face de la momie est tourné vers le ciel et c’est à ce moment que le coyote revient, le morceau de ma langue toujours intact entre ses dents. Il le pose au pied du vieil indien qui le ramasse et le place entre les lèvres de la momie. C’est étrange de voir ce corps racorni avec ce bout de langue rouge vif qui fait comme une tache sur son visage. J’attends, mais plus rien ne se passe. Je remercie et je reviens. Je me rends dans le monde d’en bas à la rencontre de l’esprit du Saumon : quel message m’enseigne-t-il aujourd’hui ?
Je sens un retour à la source, à l’origine, et je vois un nouveau-né. Celui-ci a une apparence desséchée, racornie, et sa peau est toute sombre, comme brûlée par le soleil. Cette vision engendre en moi de la tristesse et je sens quelques larmes monter à mes yeux. Je vois alors le nourrisson gonfler et ouvrir les yeux. La peau sombre et racornie éclate comme si elle n’avait été qu’une armure et qu’elle était maintenant devenue inutile. Le ventre du bébé gonfle encore tout en même temps que l’enfant est posé sur mon propre ventre jusqu’à se fondre en lui. J’ai alors l’impression d’être enceinte. Sentant une autre présence, je lève les yeux et vois un autre Moi debout, qui me regarde. Le tambour accélère. L’autre moi tend une de ses mains dans ma direction. Cette main est bleue. Je tends ma propre main vers celle qui m’est présentée, elles se rapprochent l’une de l’autre jusqu’à se toucher. Je m’entends dire : "Tu existes donc vraiment !" Je pleure abondamment et le tambour est extrêmement rapide, je ne commande absolument plus rien et parce que rien n’est plus sous mon contrôle, je ressens le calme puis la paix en moi. L’autre moi enveloppe mon corps d’une énergie toute bleue, comme sa main. Je conscientise que le Soi existe, que j’existe, que l’enfant intérieur existe, que je suis/nous sommes un être multidimensionnel. Je remercie et je reviens. |
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